Après avoir pris le temps de se retrouver, Alex et moi décidons d’aller explorer Kigali. Nous partons à pied, pour qu’elle puisse voir et sentir la ville, les gens. C’est le premier contact avec l’Afrique. Elle s’émerveille devant chaque chose inattendue, est touchée par les sourires que les passants nous offrent. Je suis tellement heureux d’être là avec elle, touché aussi par cet entrain et cette confiance qui émane d’elle. Même si ont passe dans des petites rues assez pauvres, situés dans les vallées entre les collines de la ville, ce n’est pas la pauvreté extrême. Pas encore. Durant les quelques jours où nous sommes à la capitale, nous commençons aussi à planifier la suite. Le prochain arrêt de fera à Nyungwe, la forêt tropicale de l’ouest du pays. Durant le trajet assez inconfortable comme d’habitude, je la regarde s’émerveiller devant les paysages du Rwanda. Devant aussi les petits villages perdus entre les collines, où encore du nombre de chèvres que les gens promènent. Et je m’émerveille de la voir. Je suis tellement content et soulagé que son arrivée se passe bien.
Nyungwe est magnifique et nous partons pour une randonné qui nous mènera à une sublime chute d’eau. On se fraie un chemin entre les fougères en espérant voir des singes sauter au dessus de nos têtes. Alex en verra un, très éloigné. C’est 20 fois moins que ce qu’on a vu lors du trajet pour venir !
Après avoir joué à Tarzan et Jane, nous rentrons sereinement à notre « guest house ». Le raccourci que nous montre notre guide nous fait passer dans les plantations de thé de la région. On dirait un grand tapis vert qui s’allonge sur tout le paysage. Le lac Kivu n’est pas loin, mais juste trop pour l’apercevoir. On pense aussi à maman qui se trouve à quarante petits kilomètre d’où nous sommes. Mais la frontière est, comme je peux en attester, presque infranchissable.
La journée qui suit, c’est Alexandra, qui va vous la raconter ! Voilà l’Afrique dans les yeux de Jane.
Complément écrit par Thib, alias Tarzan…
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Apres notre magnifique séjour à Nyungwe, il est temps de partir pour la Tanzanie. Peu d’informations sont disponibles en ce qui concerne les bus menant jusqu’à la frontière. Notre aubergiste nous aide donc à réserver deux places dans un bus nous menant jusqu’à Kigali. Comme il nous faut partir à 6h30, il nous prépare un « breakfast » à l’emporter. Nous nous couchons tôt afin d’avoir l’énergie nécessaire pour affronter la traversée du pays.
À 6h, le réveil sonne. Au bord de la route dès 6h40, nous sommes rassurés lorsque notre bus pointe le bout de son par choc à 7h, c’est à dire avec seulement une vingtaine de minutes de retard. Toujours aussi chanceux, nous sommes assis sur deux vrais sièges jumeaux, et non sur les sièges de fortune occupant l’aller pour rentabiliser davantage le trajet pour les compagnies de transport. Le trajet se passe sans embûche, en apercevant encore quelques singes par la fenêtre.
Une fois sortis du bus, nous sommes plongés dans la jungle de la station routière. Nous sommes guidés par un passager de notre précédent bus jusqu’à la compagnie effectuant des trajets jusqu’à la frontière tanzanienne. Après une bousculade musclée jusqu’au comptoir, nous achetons enfin nos billets. En attendant le bus, nous essayons de nous reposer quelques instants dans une toute petite échoppe avant de retourner affronter la cohue jusqu’à notre car.
Encore une fois nous sommes chanceux. Nous obtenons deux sièges côte-a-côte. Malheureusement, la voisine de Thibaud, qui s’installa plus qu’allègrement sur son assise, voyageait avec une grosse malle en métal bleue, malle qui titillera les mollets de Thibaud pendant tout le voyage. Quant à moi, le plancher du bus se surélevait sous mes jambes pour laisser place à la roue, m’empêchant d’étendre mes jambes normalement. Tant pis, on sera encore plus contents d’être arrivés!
Ce second trajet s’avère toutefois être très agréable. Bien que nous n’ayons pas pris beaucoup de photos sur le chemin, les paysages étaient magnifiques. Progressivement, nous remarquons toutefois qu’ils se transforment, les champs deviennent moins verts, les collines moins hautes et les villages rencontrés plus pauvres. Comme nous n’avons pas encore notre visa pour entrer sur le sol tanzanien, le chauffeur de bus nous dépose à la frontière, ou nous avons prévu de passer la nuit.
Commence alors la longue quête vers le motel promis par internet. Un peu perdus et fatigués, nous errons dans les rues du petit hameaux construits le long des barbelés tanzaniens. Apres un virage, c’est la délivrance : un ensemble de bâtisses, certes en mauvais état, annonce une « réception ». Nous pensons alors être enfin arrivés à bon port, après plus de 9 heures de voyage. Mais lorsque nous nous en approchons d’un peu plus près, c’est la désillusion : tout est vide. Nous décidons alors de nous poser quelques instants afin de reprendre des forces.
Bien que nous soyons sereins car certains de trouver une solution, nous commençons à nous impatienter, la fatigue se faisant sentir. Heureusement, un jeune homme rencontré sur le chemin du retour nous informe que le motel annoncé sur le net est en réalité le bar que nous avions aperçu en venant. Rassurés et heureux, nous nous dirigeons vers l’imposante maison rouge fluo bordant la route.
Derriere sa façade criarde se cache un joli jardin plutôt bien entretenu dans lequel se trouve un bar et de nombreuses tables et chaises dispersées entre les arbustes. Nous demandons alors s’il est possible de passer la nuit ici, ce que l’aubergiste nous confirme. Très accueillant et chaleureux, il nous amène jusqu’à notre chambre sommairement meublée mais très propre. Les sanitaires sont toutefois en très mauvaise état et sans eau, ce qui au final ne nous dérangera pas, ayant tout ce dont nous avions besoin pour faire un brin de toilette avant de dormir, la journée ayant été fatigante.
Avant de nous endormir, nous faisons notre traditionnel point du jour : chacun raconte ce qui l’a particulièrement marqué durant la journee. Pour ma part, c’est la chance qui nous accompagne à chaque instant que j’ai eu envie de rappeler. Alors que nous ne savions pas s’il était possible de se rendre à la frontière en bus ni même s’il était faisable d’y dormir, tout s’est passé d’une manière si fluide et si belle que j’ai eu envie que nous nous remémorions cela. Comment ne pas avoir confiance? On fait vraiment une sacrée équipe.