Un joli point final

Malgré les galères du début, je termine mon séjour à Assouan et en Egypte sur une très bonne note. Elle efface en partie le harcèlement dans la rue et le statut de touriste qui m’a tant pesé. J’ai rencontré cet après-midi, en revenant de guichet où je me suis procuré mon billet de bateau pour le Soudan, un jeune gars très gentil nommé Mustafa. Lui aussi m’a abordé dans la rue, mais ce qu’il dégageait était différent des arnaqueurs professionnels qui sévissent dans la région. Apres les deux traditionnelles question, l’origine et le nom, il m’a invité à boire un thé dans son magasin de téléphone. Il m’a appris qu’un de ces oncles habitait depuis deux ans en suisse, dans pouvoir me dire l’endroit. Mais il parle allemand, là-bas, alors tout est excusé. Il s’en sort très bien en anglais et notre conversation est très intéressante. On parle,comme souvent ici, de la crise, mais aussi de sa famille, de ses activités et de musique. C’est une des premières fois que je peux parler de musique avec quelqu’un. J’apprends aussi à ce moment là que, même ici, Bob Marley est un symbole et est très apprécié. Il aime le reggae et la musique égyptienne, et ne fait donc découvrir le mariage des deux. Les Wailers ont accompagné le grand Mounir, roi de la musique égyptienne, le temps d’une session. Et le résultat est plus qu’intéressant! Je découvre un ovni musical dans un pays où le coran est chanté sur toutes les radios. (Si vous êtes intéressé par cet ovni, cliquez sur cette phrase !)

Lorsque je lui demande où je peux trouver un wifi correct, celui de mon hôtel n’est plus opérationnel depuis deux jours, il m’invite à utiliser celui de son shop. Je cours chercher mon ordi pour mettre à disposition mes deux nouveaux textes à ma correctrice. Apres quelques minutes lorsque j’ai tout terminé il m’invite à partager le repas avec son oncle et un ami nubien. On mange dans la bonne humeur sur un tapis à même le sol de son établissement. Il m’offre aussi du thé et du café, bien plus que ce que j’avais besoin. Lui et sa famille ont le coeur sur la main. On parle aussi d’islam, c’est un sujet que j’adore aborder ici. Apres quelques minutes de discussion, je sors mon coran, reçu au Caire de la main de Muhammad. Je crois que je lui ai fait grande impression à ce moment-là. Et à son oncle aussi. Ils sont très touchés que je m’intéresse à leur religion mais surtout que j’essaie de passer par dessus l’image parfois envoyée par les médias. Le muezzin commence alors à chanter et il arrête instantanément la musique du shop. Ce moment est privilégié et réservé aux croyants. Quelques paroles et éclats de rires plus tard, je lui dis que je dois m’absenter pour aller préparer mon sac et une réserve de vivres pour traverser le lendemain un des plus grands lacs artificiels du monde. Mais j’ai son numéro et je le retrouve plus tard pour partager un thé. Je découvre enfin l’autre face du quartier que j’ai traversé des dizaines de fois, le pas pressé par mes obligations. Tout compte fait, il très agréable et cela me réconcilie avec cet endroit. Il m’apprend aussi qu’il a des amis au Cap, et quelques contacts sont toujours bon à prendre ! Je regrette de ne pas avoir fait cette rencontre plus tôt, mais j’en ai fait bien d’autres ici. La première est l’administration que je ne risque pas d’oublier. Ensuite d’autres voyageurs comme Yuki ou encore le couple d’espagnols pressé. En tout cas, ma chance continue à jouer son rôle et je termine ce séjour en Egypte sur un très beau point final.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s