Après quelques heures de bus, nous arrivons à Arusha. Cette ville nous a souvent été décrite comme accueillante et sympathique. Pourtant, à peine sortis du bus, les « flycatchers » commencent leurs assauts. Ces gens sont employés pas les compagnies de safari pour trouver de potentiels clients qui n’auraient pas encore réservé le leur. Car cette ville est le point de départ de la plupart des expéditions de Tanzanie et ce business est plus que florissant. Après avoir envoyé bouler plusieurs de ces personnes, nous arrivons finalement à notre auberge. Après un peu de repos, nous sommes tout de même contraints de retourner dans la fosse aux lions, car nous n’avons rien réservé et il est impensable de passer ici sans aller voir les merveilles des alentours. C’est alors que notre chance se remet à fonctionner ; à la sortie de l’office de tourisme le plus inutile du monde, et je pèse mes mots, un jeune homme nous aborde. Il a l’air plutôt honnête alors nous décidons de le suivre. Après quelques minutes de discussion dans son agence, nous signons, sans engager d’argent à ce stade, pour partir avec eux le lendemain, car la concurrence ne fait pas le poids. 

Nous nous embarquons pour le parc de Tarangire aux aurores, dans un énorme 4×4 qui nous est réservé. Alex ne tient pas en place et la première giraffe que nous apercevons est un événement ! Notre guide nous assure à 99% que nous verrons des éléphants. Il s’avère que ce chiffre ne sera qu’une estimation du nombre de pachydermes que nous apercevrons. Bref, nous sommes servis, entourés par une myriade d’animaux qui se retrouvent en ce moment autour de la rivière Tarangire. Cest le seul point d’eau de la région lors de la saison sèche. Malgré le fait que nous n’avons pas vu de félins, nous sommes aux anges jusqu’au moment du retour. Même le larsin d’une partie du repas d’Alex par un petit singe n’enlève rien à la magie, au contraire. Le temps et notre budget ont limité l’expédition à une journée, qui s’avérera suffisante. Quant à Arusha, à par la surprise de la vue magnifique sur le mont Meru, nous sommes un peu déçus compte tenu de nos attentes. Alors nous ne nous attardons pas et décidons de continuer la route jusqu’à Moshi, la ville au pied du Kilimanjaro.

Dans la précipitation de la station routière, nous montons dans le pire bus de notre voyage. Le trajet ne devait pas durer plus de deux heures, mais comme ce bus n’avance que lorsqu’il est plein, si bien que nous mettrons plus de quatre heures longues et inconfortables pour rejoindre notre destination. À notre arrivée, nous cherchons en vain l’auberge réservée le soir précédant. Il s’avère que mon application n’est pas à jour et qu’elle nous indique l’ancien emplacement de l’établissement. Un commerçant indien nous indique alors une porte, et en haut des escaliers, un jeune homme souriant nous explique la situation. Il vient d’acquérir les locaux de l’ancienne auberge, mais les travaux ne sont pas terminés et officiellement, ils ne sont pas encore ouverts. Sur ce il nous propose tout de même de loger dans une chambre terminée pour le même prix que notre réservation initiale. Soulagé et surpris, nous acceptons. Plus tard, en ressortant dans la rue, nous cherchons des yeux le plus haut mont africain. Mais Le ciel est couvert et il nous est impossible d’en voir la cime. En rentrant avec quelques achats, nous apprenons que l’employé de l’hôtel s’avère être un guide qui a escaladé le monstre plus d’une cinquantaine de fois. En sirotant des bières aux noms évocateurs tels que « Kilimanjaro » et « Serengeti », il nous propose de nous amener au meilleur point de vue de la ville demain à l’aube, avant que le géant ne se coiffe de son chapeau vaporeux.

Observer le plus haut sommet du continent depuis un décor urbain est une expérience très intéressante. Loin des paysages décrits par Joseph Kessel dans son roman « Le Lion », nous observons l’ancien volcan avec des yeux impressionnés. Même si loin, la montagne semble immense, indomptable. Comment le gars qui nous accompagne a-t-il pu le gravir cinquante fois ? Sur le chemin du retour, il nous explique qu’il ne faut pas monter plus de deux fois par mois. Rien que ça. Nous nous accordons alors un peu de repos avant de partir à la découverte de la ville. Ce que nous attendions d’Arusha, nous le trouvons ici. Les gens sont accueillants, le marché splendide, et les « flycatcher » nous laisse plutôt tranquille. Nous passons une magnifique journée, en dégustant les fruits ramenés du marché et ce petit break bien mérité. On en profite pour planifier le reste du voyage et notre prochaine destination sera la ville côtière de Tanga, très proche de la frontière kényane. Ce sera notre premier contact avec la côte swahilie. Mais ce n’est pas la plus grande découverte que nous partageons là-bas, car ce sera pour nous deux la rencontre avec l’océan indien.

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